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Atténuation du rythme de la baisse des activités hors agriculture

26 oct. 2020 Libération

La contre-performance des activités hors agriculture se serait relativement atténuée au troisième trimestre, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration.

Pour preuve, « d’une part, les baromètres conjoncturels de haute fréquence se référant, notamment, à la mobilité dans les principaux lieux publics (indicateur basé sur les big data de Google) et à la demande sur l’énergie électrique et, d’autre part, le relatif redressement de la demande étrangère adressée au Maroc », relève la DEPF.

En effet, selon le rapport sur la mobilité de la communauté (Covid-19) de Google, la mobilité dans les principaux lieux publics, au Maroc, a affiché au 6 octobre, juste avant la fin de la 5ème prolongation de l’état d’urgence sanitaire, une évolution positive dans les lieux d’alimentation et pharmacies de 25% par rapport à la période de référence, après -52% durant la période de confinement général décrété par le gouvernement, souligne-t-elle dans sa note de conjoncture du mois d’octobre (N°284).

Bien qu’en ralentissement par rapport à la période de confinement (+8% contre +26%), la DEPF souligne que la mobilité dans les lieux de résidence a préservé son évolution positive alors qu’elle a affiché une nette décélération du rythme de baisse enregistré pendant le confinement dans les lieux de travail (-19% contre - 56%), dans les arrêts de transport en commun (-14% après -70%), dans les parcs (-19% après -64%) et dans les lieux de commerces et loisirs (-21% après -77%).

Concernant la demande sur l’énergie électrique, il apparait qu’au cours du mois de septembre 2020, elle « a maintenu sa croissance ascendante pour s’apprécier de 2,3% en moyenne au cours des deux premières décades, après une croissance de 0,7% en août et 2,4% en juillet, précédée par des baisses respectives de 14,3%, 13% et 3,5% au cours des mois d’avril, de mai et de juin de la même année », a indiqué la DEPF.

Comme elle l’explique dans sa dernière note, « cette évolution relativement favorable confirme la poursuite de la reprise progressive de l’activité économique nationale durant la période post-confinement ».

A en croire les économistes de la DEPF, « ces activités hors agriculture devraient bénéficier de la poursuite du dynamisme du secteur minier et de la reprise de certaines branches des industries manufacturières et des secteurs de l’électricité et du BTP, de nature à compenser la contre-performance persistante d’autres activités économiques ».

L’autre point, et non des moindres, relevé dans sa note de conjoncture concerne l’atténuation de la forte compression de la demande intérieure observée au cours de la seconde moitié de l’année. Une évolution « en phase avec la reprise sensible de la consommation des ménages, dans un contexte de faible inflation, et avec la poursuite de la dynamique favorable de la consommation des administrations publiques », fait savoir la DEPF notant que l’investissement poursuit, pour sa part, son ralentissement comme le signalent le recul persistant des importations en biens d’équipement et la faible exécution de l’investissement budgétaire.

En ce qui concerne la demande extérieure, l’analyse de la DEPF relève que les échanges commerciaux se seraient progressivement redressés, favorisés par le retour graduel des marchés extérieurs et par l’amélioration des perspectives économiques mondiales.

Ainsi, « les exportations nationales ont affiché des signaux positifs au mois d’août, particulièrement au niveau des secteurs de l’automobile, de l’agroalimentaire, de l’électronique et du textile et cuir », écrit-elle dans sa note.

Compte-tenu de la poursuite de la tendance baissière des importations (-16,6%) plus importante que celle des exportations (- 15,3%), les économistes de la DEPF en déduisent que « ces évolutions ont donné lieu à un allègement du déficit commercial de 18% et à une amélioration du taux de couverture de 0,9 point par rapport aux huit premiers mois de l’année dernière ».

Soumises à rude épreuve par la crise sanitaire, les finances publiques ont été marquées, pour leur part, à fin septembre, par une poursuite du creusement du déficit budgétaire compte-tenu de la hausse soutenue des dépenses ordinaires conjointement à la contraction continue des recettes publiques, explique-t-on de même source.

En effet, « la situation des charges et ressources du Trésor à fin septembre 2020 fait ressortir une accentuation, en glissement annuel, du déficit budgétaire de 50,2% ou de 14,3 milliards de dirhams pour se situer à 42,6 milliards de dirhams », indique la DEPF précisant que cette évolution incorpore, particulièrement, un recul des recettes ordinaires de 8,4% et une hausse des dépenses ordinaires de 5,6%.

Quant aux crédits bancaires, ils poursuivent leur évolution positive en glissement annuel de 4,9%, à fin août, portés, particulièrement, par les crédits accordés au secteur non financier de 5,7%, notamment, ceux aux sociétés non financières (+8,1%), alors que les indices boursiers poursuivent leur évolution négative, conclut la DEPF.

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