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Cash : Les retraits explosent

25 mars 2020 Aujourdhui le Maroc

Un conseil d’administration extraordinaire de BAM n’est pas exclu selon l’évolution de la situation

En moins d’une année, l’argent fiduciaire circulant sur le marché local a pulvérisé un deuxième record. En août dernier, la banque centrale avait signalé une explosion des retraits en raison des vacances et de l’Aid El Kébir. Cette fois, des informations sur le terrain alertent sur des retraits « massifs » en raison du mouvement de panique provoqué par l’arrivée de la pandémie du coronavirus au Maroc et les décisions de confinement obligatoire qui s’en est suivi. 

Il est encore tôt de dresser le bilan chiffré des retraits effectués durant les derniers jours qui ont précédé le confinement, des sources s’attendent à un nouveau pic durant les prochains jours à l’occasion du versement des salaires ainsi que des indemnités de la CNSS pour les salariés en chômage technique. Mais ce n’est pas la première crainte des responsables, le début de versement des aides directes pour les familles ayant des membres s’activant dans le milieu informel pourrait ajouter une tension supplémentaire concernant les liquidités sur le marché. Des pistes sont ainsi étudiées pour encourager le recours aux m-wallet, les paniers de nourriture dans le milieu rural et le paiement des factures via Internet pour baisser le recours à l’argent fiduciaire durant les prochains jours et semaines. Le but est d’éviter un scénario similaire à l’été dernier. 

A l’époque, de nombreux GAB (guichet automatique bancaire) étaient restés à sec durant plusieurs jours tellement les besoins en liquidités ont atteint des niveaux stratosphériques durant les quatre semaines du mois d’août.

Reflétant essentiellement l’expansion de la circulation fiduciaire, le besoin en liquidités bancaires s’est creusé à 95,5 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire en août, avait expliqué la banque centrale qui a été contrainte d’injecter plus de liquidités sur le marché. Au cours du mois de septembre qui a suivi, BAM avait également, et au regard de la persistance de besoins importants de liquidités bancaires sur l’horizon de prévision, décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 4 à 2%, permettant ainsi une injection permanente d’un peu plus de 11 milliards de dirhams.

Mais ces solutions commencent à montrer des limites actuellement avec le coronavirus. Des appels sont ainsi lancés pour l’assouplissement du dispositif de refinancement auprès de Bank Al Maghrib ainsi que la baisse du taux du compte débiteur (CCR) de 7% actuellement à 2% pour injecter de la liquidité, avec des seuils de montants à définir par Bank Al-Maghrib. Enfin, il est question de réduire la réserve monétaire, pour une période de 3 mois à proroger, en cas de persistance des tensions de liquidité et d’assouplissement de la part de la banque centrale en matière de règles prudentielles. Pour le moment, BAM parvient à gérer la situation avec les banques du pays pour contenir les besoins additionnels. Cela dit, un conseil d’administration extraordinaire de BAM n’est pas exclu selon l’évolution de la situation, sachant que le prochain CA ordinaire n’a lieu qu’en juin.    

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