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Contre-performances persistantes des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique

20 janv. 2021 Libération

Les activités du secteur secondaire devraient connaître cette année un regain de dynamisme. Soutenues par l’amélioration des demandes extérieure et intérieure, elles devraient afficher une valeur ajoutée en amélioration de 4,1% contre un net repli de 6,3% en 2020. Ainsi que l’a relevé dernièrement le Haut-commissariat au plan (HCP), dans son Budget économique prévisionnel 2021, « les industries de transformation devraient profiter de la reprise des industries alimentaires et du textile et habillement suite au raffermissement attendu de la demande européenne ».

Le document, qui présente une révision du budget économique exploratoire publié au mois de juillet 2020, nous apprend aussi que les activités des industries mécaniques, métallurgiques et électriques devraient afficher une timide reprise freinée par les contre-performances persistantes des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique au niveau mondial. A l’instar de plusieurs pays à travers le monde, le Maroc a subi de pénibles conséquences socioéconomiques au cours de l’année écoulée. Une situation provoquée par la crise engendrée par la pandémie, conjuguée à une deuxième année de sécheresse, qui aurait conduit à une lourde récession.

D’après l’institution publique, en 2020, les activités industrielles auraient pâti des répercussions négatives de l’arrêt temporaire de l’activité de plusieurs opérateurs industriels et du retrait de leur dynamisme sur le marché national et international. Elle a ainsi relevé que « leur valeur ajoutée se serait fortement contractée de 7% en 2020 contre une hausse de 2,8% en 2019 », en raison principalement de la baisse de la valeur ajoutée des IMME (Industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques) de 22,4% en 2020 contre une hausse de 4,7% une année auparavant.

Etant fortement corrélée aux carnets de commandes des donneurs d’ordre à l’étranger et absorbant 27% des exportations nationales entre 2010-2019, l’activité du secteur automobile aurait été dans ce cas impactée par cette crise à travers l’arrêt partiel de plusieurs unités industrielles. Tout comme le secteur aéronautique qui, opérant dans une configuration de chaîne de valeurs mondialisée, « aurait été directement touché par les difficultés rencontrées par les différents opérateurs de l’aviation, conduisant à l’effondrement de la demande d’avions neufs, ce qui aurait forcé les grands constructeurs du secteur à réduire la cadence de leur production », a souligné le Haut commissariat.

Soulignons qu’en dépit du rattrapage constaté depuis la levée du confinement général, « les exportations des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique auraient enregistré un recul à deux chiffres en raison de la forte baisse de l’activité aéronautique mondiale et de la postériorité des dépenses pour les biens durables », a noté le HCP. Et de rappeler qu’en 2020 les retombées de la crise pandémique sur le marché du travail et les revenus auraient contribué au recul des exportations des secteurs productifs nationaux notamment ceux des métiers mondiaux.

Pour rappel, à fin octobre 2020, les exportations de l’industrie automobile ont marqué une baisse de 13,5% pour s’établir à 57,8 milliards de dirhams, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration. Dans sa note de conjoncture du mois de décembre (N°286), la DEPF attribue cette évolution essentiellement au « recul des ventes du câblage (-24,2%), de la construction automobile (-17,3%) et de l’intérieur des véhicules et sièges (-12,5%) », soulignant la part de ce secteur dans le total des exportations s’est élevée à 27% contre 28,1% un an auparavant.

Selon la même source, l’industrie aéronautique a, de son côté, poursuivi sa contre-performance avec un repli des exportations de 28,6% à 10,2 milliards de dirhams, sur fond de recul des exportations relatives à l’EWIS (-34,7%) et à l’assemblage (-24,2%). A en croire la DEPF, « les exportations des secteurs de l’électronique et des autres extractions minières ont, pour leur part, reflué respectivement de 2,3% et 25,9% pour s’établir à 8,3 et 2,6 milliards de dirhams ».

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