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Covid-19 : Les quatre recommandations du FMI pour renforcer les entreprises publiques

19 mai 2020 Le Boursier

Le contexte actuel marqué par la pandémie du Covid-19 a souligné le rôle du secteur public dans la protection des vies et des moyens d’existence. Un effort auquel participent les entreprises publiques, à savoir les entreprises de services publics qui assurent les services essentiels, ou encore les banques publiques qui avancent des fonds aux petites entreprises. Toutefois, certaines de ces entreprises éprouvent des difficultés et pèsent sur les budgets publics.

Certaines sont aussi des multinationales qui exercent leurs activités à l’échelle planétaire. Avec la multiplication des entreprises publiques dans les pays émergents, leur proportion parmi les 2.000 plus grandes entreprises du monde a doublé pour atteindre 20% ces 20 dernières années. Selon l'analyse du FMI, leur actif se chiffre à 45.000 milliards de dollars, l’équivalent de la moitié du PIB mondial.

L'institution monétaire souligne que les entreprises publiques sont souvent des poids lourds de l’économie : dans les pays émergents et les pays en développement, 55% des investissements totaux dans les infrastructures viennent d’entreprises publiques.

Ainsi, des entreprises publiques bien régies et en bonne santé financière peuvent promouvoir des objectifs de développement et s’avérer très utiles pendant les périodes de crise. Mais avant d’en arriver là, de nouvelles réformes seront nécessaires. Sinon, les coûts pour la société et l’économie pourraient être considérables.

Le FMI note qu'à une époque où les États doivent répondre à des besoins croissants tout en composant avec une dette élevée, le principe fondamental des entreprises publiques devrait être d’éviter le gaspillage de ressources publiques. 

Voici les quatre recommandations de l'institution monétaire aux Etats soucieux d’améliorer les résultats de leurs entreprises publiques :

- Il faut réévaluer périodiquement la pertinence des entreprises publiques pour s’assurer que les contribuables en obtiennent pour leur argent. L’Allemagne, à titre d’exemple, procède à des examens biennaux. 

- Les pays doivent encourager les gestionnaires à accroître leur rendement et inciter les organismes compétents à bien surveiller les entreprises publiques. La transparence totale de ces dernières est essentielle au renforcement de leur responsabilisation et à la réduction de la corruption. L’intégration de ces entreprises dans les objectifs relatifs au solde budgétaire et à la dette encouragerait davantage la discipline budgétaire.

- Les États doivent doter les entreprises publiques de moyens financiers suffisants pour s’acquitter de leur mandat économique et social. Cet aspect est fondamental en situation de crise, car les banques publiques et les entreprises de services publics doivent disposer des ressources nécessaires pour subventionner l’octroi de prêts, distribuer l’eau et l'électricité, et promouvoir des objectifs de développement..

-La création de conditions de concurrence équitables entre les entreprises publiques et les entreprises privées aurait aussi des effets positifs. Cela favoriserait les gains de productivité et freinerait les velléités protectionnistes. Certains pays, comme l’Australie et ceux de l’Union européenne, limitent déjà le traitement préférentiel accordé aux entreprises publiques. À l’échelle mondiale, il serait probablement possible de s’entendre sur des principes généraux qui encadreraient le comportement international des entreprises publiques.

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