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Défaillances, les secteurs qui alimentent la casse

23 janv. 2015 Inforisk

La dégradation des conditions de paiement sur le marché a surtout contribué à l’augmentation des entreprises au bord de la faillite. Avec un faible pouvoir de négociation, les TPE sont obligées d’accorder des délais très longs à leurs clients, souvent les grands comptes, alors que de l’autre côté elles subissent une forte pression des fournisseurs.

les défaillances d’entreprises devraient quand même continuer à progresser à deux chiffres selon les prévisions . L’année dernière, 5.010 sociétés ont fait défaut, selon les statistiques d’Inforisk (1). Leur nombre a augmenté de près de 15%. La casse est plus importante dans les commerces et les entreprises de réparation automobile. Ils représentent le tiers des défaillances enregistrées en 2015. Les entreprises de ces branches sont les plus nombreuses à solliciter des dépassements de découvert auprès des banques pour boucler les fins de mois. Dans les départements gestion de risques des établissements de crédit, la montée des défaillances est un vrai casse tête. Elles alimentent une partie des créances en souffrance. Lesquelles ont flambé ces deux dernières années. La morosité de la conjoncture impacte quasiment tous les secteurs mais à des degrés divers. Les défauts ont augmenté de 15,6% sur un an dans le BTP et de 27,2% dans l’immobilier et les sociétés de services aux entreprises. L’atonie des mises en chantiers, qui s’est traduit par une nouvelle année négative pour les ventes de ciments, pousse beaucoup d’entreprises sur le carreau. Par ailleurs, les années fastes de l’immobilier semblent bien loin.

Les défauts d’entreprises ont doublé sur les cinq dernières années. Sur un an (entre 2013 et 2014), la casse a été plus forte dans l’immobilier et les services aux entreprises et dans le BTP

Les banques ne financent qu’à compte-goutte la promotion  immobilière. Cette poussée des défaillances dans l’immobilier et surtout dans les sociétés de services aux entreprises n’est pas à proprement dit étonnant. Au-delà des difficultés des entreprises à se faire payer par l’Etat, les relations inter-entreprises se sont aussi fortement dégradées. Et, ce sont les petites structures qui en souffrent le plus. Les délais de paiement se sont rallongés de 53 jours pour les TPE entre 2010 et 2013 à 263 jours avec une forte progression sur les deux dernières années. La situation s’est également détériorée pour les PME mais dans de moindres proportions. En revanche, les grands comptes connaissent une situation relativement confortable avec des délais qui oscillent entre 70 et 80 jours sur la période. Par ailleurs, ils ne subissent pas la pression des fournisseurs avec des délais de l’ordre de 113 jours. L’effet est inverse au niveau des TPE et des PME. Les délais fournisseurs sont moins importants que ceux qu’ils accordent à leurs clients, en général les grandes entreprises. D’une certaine manière, elles financent l’activité des grandes structures.

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(1) Inforisk est spécialisée dans le renseignement commercial sur les sociétés marocaines. Elle suit la vie de plus de 350.000 entreprises grâce à la compilation de données comptables et financières des sociétés mais également juridiques (redressement ou liquidation judiciaire). La filiale du groupe Finaccess a également mis en place un observatoire de l’Entreprise qui renseigne sur la météo des entreprises (créations, défaillances, délais de paiement).

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