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L'Economiste: Edito de Nadia Salah

11 juil. 2018 Inforisk
Hier le Ministère des Finances et la CGEM ont signé un accord pour créer un Observatoire des paiements. C’est le premier acte public de Salaheddine Mezouar, le nouveau patron des patrons. On observe qu’il avance en diplomate, démarche très différente de Miriem Bensalah-Chaqroun. On verra ce qui marche le mieux: secouer ou caresser?En attendant, un simple observatoire des paiements paraît une mesure bien timide face aux drames à multiples facettes générés par les délais de paiement trop longs. La moitié des 8.000 PME mortes l’année dernière sont mortes de paiements en retard. La croissance des défaillances est à deux chiffres depuis 8 ans.A-t-on vraiment conscience que c’est un record mondial? Un terrible record mondial qui, faillite après faillite, pousse le Maroc en dehors du champ de confiance, nécessaire au commerce, aux investissements et, pour tout dire, nécessaire à la croissance du niveau de vie des Marocains.Les bureaux privés d’analyse Euler Hermes et Inforisk n’ont attendu ni le Ministère de l’Industrie ni celui des Finances pour alarmer les pouvoirs publics et porter la voix des entreprises. Heureusement, sinon on serait encore prisonnier du déni.Partout se produisent des manifestations, des protestations, sans compter les boycotts. Parfois, de la violence s’y glisse. Il arrive que de jeunes hommes insultent et crachent sur des touristes. Ces jeunes sont si marginalisés qu’ils ne sont même plus conscients que ces touristes aident à sortir le Maroc de sa dépression. Une dépression qui a mis 2,8 millions de jeunes, 8% de la population, sur la paille. Ni eux, ni les employés des entreprises fermées ne participent à la création de richesse, pour eux, pour leur famille, pour le Maroc. Les manifestants protestent pour le pouvoir d’achat: ils ont raison. Mais cela ne vient pas des prix.Cela vient de trois gouvernements successifs, tous incapables de produire une politique de croissance à partager.
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