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Les femmes dirigeantes s'affirment

13 mars 2018 Inforisk
Rentabilité en hausse, ouverture à l’export... elles font mieux que les hommes. La dette et les délais de paiement sont plus maîtrisés dans les entités qu’elles pilotent. Malgré cela, elles sont très peu à siéger dans les conseils d’administration.La contribution de la femme dans la gestion et la prise de décisions en entreprise est encore à la traîne. Trop souvent négligées, elles ne détiennent que 364 sièges sur 2.865 dans les conseils d’administration des sociétés cotées au Maroc, selon une étude réalisée en 2015 par la BAD (Banque Africaine de Développement).Soit une représentation de 12,7%. Pourtant, en affaire elles réussissent autant que leurs homologues masculins, voire mieux. Du moins, c’est ce que relève le spécialiste du renseignement commercial, Inforisk. En 2016, la rentabilité économique des entreprises qu’elles gèrent a augmenté de 4,2% contre 3,1% pour les hommes. Plus prudentes, elles s’endettent moins.Leur ratio entre la dette et les fonds propres s’établit à 29,8%, soit 5 points de moins que pour leurs homologues masculins. Rencontrant bien souvent des obstacles à l’accès au financement, elles préfèrent puiser dans leurs propres ressources. Par ailleurs, même si la problématique des délais de paiement reste la même pour toutes les entreprises, les femmes dirigeantes s’en sortent mieux. Elles s’acquittent de leurs dettes plus rapidement que les hommes. En 2016, leurs délais de paiement se sont allongés à 260 jours, contre 289 jours pour les sociétés gérées par des patrons.Pour ce qui est de la masse salariale, l’un des postes les plus budgétivores d’une entreprise, elle a légèrement progressé de 0,2% sur un an. S’établissant ainsi à 18,4% et dépassant les hommes de près d’un point. Victoire aux femmes au niveau de l’export. «La part de l’international dans le chiffre d’affaires est plus importante dans les structures qu’elles prennent en main», indique Amine Diouri, responsable études et communication d’Inforisk.En 2016, l’export a alimenté 11,4% de leur chiffre d’affaires, contre à peine 7% pour les entreprises dirigées par la gent masculine. Sans grande surprise, les structures managées par des femmes sont celles où il fait le mieux vivre. Elles sont plus engagées pour améliorer la situation de leurs collaborateurs au sein de l’entreprise, et privilégient des actions concrètes. Au final, la rentabilité de ces sociétés s’est établie en moyenne à 1,6% en 2016 contre -1,2% pour les entreprises tenues par des hommes.L’étude d’Inforisk que nous publions en exclusivité est basée sur un échantillon de 6.300 entreprises, dont la moitié est pilotée par des femmes. Ces dirigeantes occupent principalement des postes de gérantes et cogérantes (98,9%). Le reste est dispatché entre les fonctions de DG, PDG et présidentes de conseil d’administration (0,6%). La majorité de ces structures (90%) sont des TPE avec un chiffre d’affaires moyen qui ne dépasse pas les 10 millions de DH. La part des PME est de 9,6%, et le reliquat est l’apanage des grandes entreprises, dont le chiffre d’affaires est de moins de 200 millions de DH. Le tiers des entreprises tenues par des femmes opèrent dans le commerce et le quart dans l’immobilier. Elles sont également présentes dans le secteur du BTP (10%), l’industrie (9%) et le transport & télécommunications (6%). La plupart des sociétés gérées par des femmes arrivent à dépasser le seuil critique des cinq premières années, leur âge médian se situe à 9,4 ans.
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