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Les PME accélèrent le toilettage des bilans

6 mars 2015 Inforisk

La hausse de 5,2% des augmentations de capital l’année dernière à 34,5 milliards de DH

Un peu plus de 3.900 entreprises ont procédé à une augmentation de capital en 2014 soit une moyenne de 8,8 millions de DH par société. Les secteurs jugés les plus fragiles sont les plus dynamiques, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle pour l’économie puisque les fonds ne sont pas a priori destinés à l’investissement

selon les chiffres d’Inforisk laisse un sentiment mitigé. D’un côté elle témoigne de la disposition des entreprises à se projeter davantage vers l’avenir. Elle démontre aussi la fragilité de beaucoup d’entreprises. Deux secteurs, Commerce et réparation automobile, BTP représentent plus de la moitié (plus exactement 56%) des opérations. En même temps, ce sont eux qui ont le plus alimenté les défaillances d’entreprise l’année dernière. Si les augmentations de capital sont destinées à assainir la situation des entreprises et non à l’investissement, leur hausse n’est donc pas un bon signal pour l’économie. Les industries immobilières (15,2%), l’immobilier et les services aux entreprises (12,6%) ont également été très actifs. Malgré l’accélération de l’assainissement des bilans, 25% des entreprises ne disposent pas du capital minimum requis.En 2014, le Consortium maroco-koweïtien de développement (CMKD) et Al Ajial Investment Fund Holding ont réalisé les plus importantes opérations avec respectivement 2,78 et 2,73 milliards de DH. Hormis ces deux-là, le montant global des augmentations de capital aurait baissé pour la deuxième année consécutive. Il avait déjà reculé de 20% en 2013. Le repli coïncide avec la fin des avantages fiscaux accordés aux entreprises qui procèdent au renforcement de leur haut de bilan. Le ralentissement de la croissance économique explique également cette tendance.

Avec 16% du montant global des augmentations de capital, les opérations de CMKD et Al Ajial Investment Fund ont permis de redresser la barre l’année dernière. Hors ces deux-là, l’on aurait bouclé une deuxième année consécutive en recul

Il reste que la dynamique s’est accélérée depuis le deuxième semestre 2014. Les augmentations de capital ont totalisé 22,8 milliards de DH contre 11,7 milliards de DH sur les six premiers mois de l’année. Il faut espérer qu’une partie des fonds mobilisés se dirige vers l’investissement. Tous les secteurs ne sont pas en difficulté. Et, il faut remarquer que la Bourse a encore du mal à attirer ces entreprises qui se développent.Les PME et les TPE sont à l’origine de 75% des augmentations de capital en valeur et 96% en nombre. Pendant ce temps, la Bourse cherche désespérément à augmenter le nombre de sociétés cotées sur la place. Sur les cinq dernières années, seulement huit entreprises ont franchi le pas. La crise du marché a certes desservi la place. Mais elle n’explique pas à elle seule sa difficulté à attirer de nouveaux émetteurs. L’absence d’un marché pour la PME joue un rôle important en plus de la faible culture de marché des entreprises.
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