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Recrutement: a se corse!

27 juil. 2020 L'Economiste

Le HCP a déjà annoncé la couleur, 2020 sera une année de récession (-5,8%), avec un taux de chômage qui devrait se situer à 14,8%, en hausse de plus de 5 points par rapport à 2019. Pour assurer leur survie, les entreprises seront plus dans une logique de dégraissage des effectifs et de gel des recrutements.

Après une relance de l’emploi en mai dernier, selon le baromètre ReKrute.com (+51% de postes ouverts par rapport à avril), la tendance s’est inversée en juin. 5.925 postes ont été ouverts sur le jobboard le mois dernier, contre 6.485 en mai, soit un recul de 9%. Par rapport au même mois en 2019, la baisse est de 19,4%.

«Cependant, la période estivale n’a jamais été propice au recrutement, nous nous attendons à un regain d’activité à partir de la rentrée selon les projections des dirigeants», explique ReKrute.com. En effet, selon l’enquête réalisée par le jobboard en avril dernier auprès de 120 dirigeants, 63% pensent revenir à une activité économique normale à partir de septembre 2020. Parmi eux, plus de 28% estiment que la reprise ne s’opèrera pas avant 2021.

Les métiers du call center continuent d’occuper la première place dans le top 5 des fonctions les plus demandées par les employeurs. Ils représentent 54% des postes ouverts en juin sur le site, suivis de l’informatique/électronique (25%) et du commercial/vente/export (7%).

Pour le zoom de son baromètre «Top rekruteurs» de juin 2020, ReKrute.com a choisi le secteur du recrutement/intérim. Les chasseurs de têtes ont ouvert quelque 182 postes (délégués par leurs clients) en juin, contre seulement 65 durant le même mois en 2019. «Ce sont les postes liés à la fonction commercial/vente/export qui sont à l’origine de cette progression. Cela peut s’expliquer par le besoin de certaines entreprises de renforcer leur force de vente afin de faire face à la crise», précise le jobboard. La fonction représente justement 84% de la demande des cabinets de recrutement/intérim (voir illustration).

«Toutefois, force est de constater qu’avec la crise sanitaire, le secteur se trouve fortement impacté. Les entreprises ont fait de la digitalisation leur fer de lance pour gérer leurs recrutements à distance, en vue de respecter les exigences sanitaires imposées par le Covid», souligne le baromètre.

Les chasseurs de têtes, malmenés par la concurrence du digital, sont exigeants sur la qualité des profils. Depuis le 1er janvier 2020, ils ont ouvert 578 postes. Parmi eux, 95% concernent des bac+5, quelque 1% des bac+4 et 2% des bac+3. En termes d’expérience, les cabinets privilégient les profils intermédiaires. 37% des demandes depuis le début de l’année ciblent des candidats cumulant 3 à 5 ans d’activité professionnelle. Environ 8% recherchent des prétendants justifiant de 1 à 3 ans d’expérience, et 2,5% des seniors ayant passé entre 5 et 10 ans en entreprise.

Durant cette phase critique, les employeurs préfèrent  compter sur des collaborateurs autonomes et pleinement opérationnels. Selon le sondage réalisé auprès des dirigeants, 62% de ceux prévoyant d’embaucher envisagent d’intégrer des recrues expérimentées, et seulement 38% de jeunes diplômés.

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