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L’Afrique connat une véritable transformation de son modèle économique

15 janv. 2020 Libération

L’Afrique vit aujourd’hui une véritable transformation de son modèle économique, axé traditionnellement sur des activités de base telles que la pêche, l’élevage, l’agriculture et l’extraction minière, ont souligné récemment à Marrakech, les participants à une conférence organisée à l’occasion du lancement de l’antenne marocaine du Conseil africain de l’entrepreneuriat et de l’innovation (CAEI).

Les intervenants à cette rencontre initiée sous le thème "L’entrepreneuriat en Afrique : Le développement par la création de la valeur", ont indiqué que l’entrepreneuriat africain n’est plus basé uniquement sur l’exploitation des ressources minières. Des entrepreneurs africains jeunes et ambitieux opèrent désormais dans de nouveaux secteurs très porteurs pour le continent, tels que les services et les industries.

Dans ce sens, l’économiste et entrepreneur marocain, Hamid Ben Lafdil, s’est félicité de cette transformation des entreprises africaines, qui a contribué à la création de la valeur et de l’emploi au continent, relevant que "la promotion de l’entrepreneuriat est de nature à permettre à l’Afrique de prendre son avenir en main".

M. Ben Lafdil, ancien directeur du Centre régional de l’investissement (CRI) pour la région du Grand Casablanca, a tenu à souligner que l’Afrique enregistre le record mondial au niveau du taux d’entrepreneuriat féminin (27%), ce qui constitue un signal fort de la transformation radicale du continent, rapporte la MAP.

De son côté, le directeur général de la Grande école de commerce (GEC) de Marrakech, Pr. Fnine Hassan, a appelé à revoir le modèle de développement de la cité ocre, une ville dotée d’un potentiel extraordinaire et qui connaît une dynamique économique très importante, faisant remarquer que les acteurs et opérateurs économiques sont appelés à développer une industrie culturelle capable de tirer profit des énormes potentialités patrimoniales et culturelles de la cité ocre. Il a, en outre, estimé que les freins à l’entrepreneuriat en Afrique sont surtout d’ordre socioculturel et technique, soulignant l'importance de revoir le modèle de formation et d'apprendre à "récompenser la réussite" dans le continent africain.

Pour sa part, l’entrepreneuse marocaine, Fatima Zahra Idrissi, a partagé à cette occasion sa longue expérience notamment dans l’accompagnement des entrepreneurs, relevant que l’entrepreneuriat féminin est appelé à se développer au Maroc.

Le co-fondateur d’"Africa Impact Partners", Amine Berraoui, a fait remarquer, quant à lui, que les freins à l’entrepreneuriat en Afrique sont la peur de l’échec, la pression sociale et le blocage culturel, notant que l’entrepreneuriat exige l’innovation, la créativité et la prise de risques.

Dans une déclaration à la MAP, le président de l’antenne marocaine du CAEI, Pr. Farid Chaouki, a relevé que le thème choisi pour cette conférence constitue l’un des axes prioritaires du CAEI et du Laboratoire de recherche "Nouvelles pratiques de gestion" (NPG), dont il est le directeur.

Pour cette conférence, le CAEI a fait venir des économistes, des entrepreneurs, et des gens qui ont une grande expérience dans le domaine de la formation et l’accompagnement des entrepreneurs, a-t-il indiqué, ajoutant que ce genre de séminaires est d'une importance particulière, notamment pour les étudiants de l’enseignement supérieur, qui doivent enrichir leurs connaissances théoriques par la pratique.

L’antenne marocaine du Conseil africain de l’entrepreneuriat et de l’innovation (CAEI) a tenu vendredi, à Marrakech, son premier Conseil d’administration.
Ce CA a été notamment marqué par la validation du plan d’action de l’antenne marocaine du CAEI au titre de l’année en cours.

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