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Crédit bancaire: Nouveau coup de frein à l’investissement privé

6 mai 2019 L'Economiste

Mi-avril, Bank Al-Maghrib, la CGEM et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) s’étaient réunis pour trouver des solutions afin de relancer l’investissement du secteur privé. Le groupe Banque Populaire a eu la même initiative mardi dernier en mobilisant plus de 400 chefs d’entreprise à Casablanca (L’Economiste n°5507 du 2 mai).

Les dispositifs d’accompagnement et de soutien au financement des PME se renforcent et seront tous regroupés d’ici la fin de l’année dans une loi: «small business act», a confirmé le ministre des Finances.

Les données sur le crédit aux entreprises au premier trimestre confirment l’urgence d’accélérer tous ces chantiers pour in fine stimuler la croissance et la création d’emplois. L’encours des prêts à l’équipement aux entreprises privées a reculé de 0,6% sur trois mois et 1,7% sur un an. Ce recul serait moins inquiétant s’il l’avait été au profit d’autres sources de financement.

Or ces dernières sont très peu activées par les PME qui restent très attachées aux prêts bancaires classiques. Le manque d’appétit des chefs d’entreprise dépend du secteur dans lequel on se place. Ceux qui sont exposés à la consommation des ménages continuent d’investir même si la croissance des dépenses des ménages est moins robuste que par le passé.

L’encours des crédits d’investissement dans les industries alimentaires a enregistré un bond spectaculaire de 66% sur trois mois et 3,4% sur un an. Dans la chimie et la parachimie, les investissements financés par voie de crédit bancaire ont fortement baissé sur les deux périodes. L’encours a chuté de 30% dans l’agriculture et la pêche sur les premiers mois de l’année par rapport à fin 2018.

Les concours aux entreprises du secteur tertiaire affichent une croissance dynamique de 8,4% (sur trois mois). Ils ont repris dans le commerce (+1,5%) alors qu’ils sont en baisse dans l’hôtellerie et la restauration (-5,5%). Les besoins en trésorerie sont aussi importants dans ces branches d’activité (+8,1%).

En revanche, les demandes de financements à court terme des industriels ont baissé dans l’ensemble des branches après trois mois. Les dirigeants confirment la détente des tensions sur la trésorerie dans l’enquête sur le climat des affaires dans l’industrie.

Globalement, l’encours des crédits bancaires a totalisé 872 milliards de DH à fin mars. Il est quasi stable (+0,2%) par rapport à fin 2018 et affiche une hausse de 5,1% sur un an.

 

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