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Export vers l’Espagne: L’ONEE rassure

19 juin 2019 L'Economiste

L’Export de l’électricité vers l’Espagne se poursuit de manière normale. Aucune perturbation n’a été enregistrée malgré les pressions exercées par le gouvernement espagnol sur l’UE. «Depuis début 2019, l’ONEE continue à effectuer des opérations de vente de l’électricité vers le réseau électrique espagnol. Et ce, lorsque la production nationale en énergie renouvelable permet de dégager une marge de puissance suffisante à l’export», explique l’Office national de l’électricité (ONEE). 

Au cours des quatre premiers mois, l’Espagne a importé à partir du Royaume 676 GWh. Un volume qui a mis le gouvernement ibérique, sous pression de lobbying interne, sur le qui-vive. En avril dernier, Teresa Ribera, ministre de la Transition énergétique, a demandé l’application d’une taxe carbone à la frontière sur ces importations. Une doléance qui n’a pas été retenue par l’UE.

D’ailleurs, l’ONEE n’a nullement été saisi suite à cette plainte. Une telle décision devrait nécessiter l’accord des Etats membres car elle impliquerait d’imposer des éco-taxes sur les importations d’électricité en provenance de pays tiers.  Le gouvernement espagnol pointe du doigt les importations électriques à bas coût en provenance du Maroc et de la France. Ce pays enregistre une surcapacité de production qui dépasse 2,4 fois le pic de la demande. 

Depuis son adhésion au marché électrique espagnol «spot» en 2000, l’ONEE effectue quotidiennement des transactions, aussi bien d’achat que de vente de l’électricité. Ces opérations s’effectuent en fonction des opportunités commerciales offertes. «Ces transactions remplissent les exigences dudit marché en termes de transparence et de conformité avec les règles et les normes aussi bien techniques que commerciales y afférentes», précise l’Office.

Actuellement, le Maroc exporte de l’électricité vers l’Espagne plus qu’il n’en achète. En attestent les chiffres publiés par la DPEF: la hausse de 28,4% de la la production de l’énergie électrique a profité à l’export. Le volume expédié a représenté 6,2% du total de l’énergie produite à fin mars contre 0,4% un an plus tôt. Quant à l’import, une tendance baissière se poursuit. Les achats ont reculé de 93,9% contre -12,6% à fin mars 2018 dans un contexte d’amélioration de l’énergie nette appelée de 4,1%.

Cette amélioration intervient suite à la mise en service de plusieurs ouvrages de production solaires (CSP-PV Ouarzazate, PV Laâyoune et PV Boujdour), éoliens (Akhefenir, Iftissat, Jbel Khalladi) et thermiques (Jerrada, Safi en 2018). D’une capacité additionnelle de l’ordre de 2.800 MW depuis 2017, le système électrique national a connu une nouvelle configuration du mix électrique caractérisée par une part importante des énergies renouvelables. Cette part représente 34% de la puissance installée et totalise 300 MW en éolien, solaire et hydraulique à fin 2018. Elle est appelée à croître pour atteindre 42% en 2020 et 52% en 2030.

Nadia DREF

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