La densité des entreprises au Maroc a « considérablement » augmenté ces dernières années, en raison d’un taux d’entrée élevé et du dynamisme de la création d’entreprises, combinés à un taux de sortie de jure exceptionnellement bas, a indiqué, mardi à Rabat, la directrice exécutive de l’Observatoire Marocain de la Très petite, Petite et Moyenne entreprise (OMTPME), Amal Idrissi.
« Bien qu’encore loin des économies avancées, l’évolution récente de la densité d’entreprises formelles se compare favorablement avec celle de la plupart des pairs aspirationnels considérés. Le taux de survie après 5 ans est estimé à 53%, et le taux de sortie officiel par radiation est de 1,2% seulement », a-t-elle dit lors d’une table ronde de discussion autour des conclusions du nouveau rapport « Libérer le potentiel du secteur privé marocain : une analyse de la dynamique des entreprises et de la productivité ».
Citant les résultats de ce rapport élaboré par la Banque mondiale (BM) et l’OMTPME, Mme Idrissi a souligné que le taux de sortie de facto, qui comptabilise les entreprises inactives pendant au moins deux ans, sans pour autant être dissoutes, est exceptionnellement élevé à 7,3%.
« Cela suggère que les entrepreneurs marocains ne sont pas confrontés à des contraintes excessives pour créer une nouvelle entreprise sur le plan administratif, mais qu’ils hésitent à les fermer formellement, choisissant plutôt de laisser les entreprises dormantes », a-t-elle expliqué, ajoutant que cela pourrait être dû en partie à des procédures de faillite et de liquidation inefficaces et coûteuses.
Par ailleurs, ledit rapport fait ressortir que la densité des entreprises à forte croissance est très faible au Maroc, ce qui contribue à l’insuffisante création d’emplois, et à la faible émergence de nouvelles grandes entreprises. Par conséquent, les entreprises matures et de grande taille sont rarement concurrencées par des nouveaux entrants.
Dans ce cadre, le rapport révèle que la taille moyenne des entreprises au Maroc a tendance à diminuer, ce qui pourrait s’expliquer en partie par la formalisation accrue des micro-entreprises, résultant du déploiement des politiques publiques pour faciliter les procédures de création d’entreprise et améliorer l’environnement des affaires.
En outre, selon la même source, la mise en œuvre de politiques et de réglementations favorisant la productivité devrait être prioritaire pour favoriser la croissance économique et la création d’emplois.
Ce chapitre, qui fait partie du dernier rapport de la BM de suivi de la situation économique au Maroc, est consacré à la dynamique du secteur privé marocain, soulignant ses performances en matière de productivité et la nécessité de surmonter les obstacles pour améliorer la création d’emplois. Il met également en lumière les défis et les mesures nécessaires pour améliorer la productivité et la croissance dans le secteur privé formel.