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Le Royaume fait figure de précurseur en matière de financements verts en Afrique

2 mai 2019 Libération

La finance verte est promise à un bel avenir au Maroc. C'est le message à retenir de la conférence-débat organisée récemment par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc (Britcham) à Casablanca et dont la thématique portait sur la « Green Finance : où en est le financement de la croissance verte au Maroc ? ».

Avec 4 milliards de dirhams levés à travers des green bonds depuis 2016, le Royaume fait figure de précurseur en matière de financements verts en Afrique, ont souligné les intervenants, notant que l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a joué un rôle central dans la promotion de ce type de financement au Maroc et sur le continent africain.
En effet, « nous avons anticipé les premières émissions aussi bien de green bonds que de social bonds en produisant des guides instituant un cadre clair, précis et aux meilleurs standards internationaux qui ont permis d'accompagner efficacement le lancement de ce nouveau segment de marché », a déclaré la présidente de l'Autorité, Nezha Hayat.
« L'approche flexible et innovante que nous avons suivie a permis non seulement de mettre en place ces nouveaux instruments mais a également positionné le Maroc comme une référence et un leader en Afrique dans le domaine » a-t-elle ajouté avant de souhaiter voir prochainement d'autres entreprises marocaines sauter le pas.
Il est à souligner que les deux sociétés pionnières dans la finance verte étaient présentes à cette conférence-débat. Une première.
MASEN, à travers Tarik Hamane, le directeur du Pôle développement et le Groupe Al Omrane représenté par son président du Directoire, Badre Kanouni ont témoigné des « avantages » et « opportunités » à être passé par ce type de financement.
L'Agence marocaine pour l'énergie durable a, en effet, était la première à émettre une obligation verte. 1,5 milliard de dirhams avait été levé en 2016. « Une expérience enrichissante qui nous a pris une année pour constituer notre dossier », a précisé Tarik Hamane en mettant en avant un gain moyen d'environ 20% par rapport à une opération de financement classique. « D'autres émissions seront faites par MASEN », a-t-il assuré.
De son côté, Badre Kanouni a insisté sur l'impact de l'émission d'un milliard de dirhams d'obligations vertes et sociales effectué par son groupe en novembre 2018. « Des logements sociaux sont aujourd'hui entièrement pensés pour réduire la facture énergétique. D'autres projets sont en cours ». Une cellule innovation, recherche & développement vient même de voir le jour au sein du Groupe Al Omrane. « Nous espérons que d'autres acteurs dans l'immobilier emprunteront le chemin de la finance verte », a-t-il déclaré tout en rappelant que l'émission du groupe a été souscrite 8,2 fois.
L'AMMC et les deux premiers émetteurs marocains – l'un de green et l'autre de social bonds - se sont dits confiants de voir d'autres acteurs prochainement passer par la finance verte. Au-delà d'une nécessité pour le climat, il s'agit d'un investissement prometteur, ont-ils soutenu.

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