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Lloyds Bank : Apport conséquent du secteur des services au PIB national

27 mai 2024 L'opinion

Les services représentent plus de 54% du PIB marocain, tandis que l'industrie en incarne autour d'un quart et l'agriculture ne dépasse par les 11% du PIB.

L’économie marocaine s’est caractérisée, ces dernières années, par une stabilité macroéconomique et de faibles niveaux d’inflation, reposant principalement sur les exportations, le boom des investissements privés et le tourisme. 

Le choc de Covid-19 a poussé cependant l'économie marocaine dans une grave récession, la première depuis 1995, ressort-il d'une récente étude de Lloyds Bank sur le contexte macro-économique du Maroc. 

Le PIB du Royaume a rebondi en 2021 mais a affiché une croissance modeste en 2022, souligne la même source, 
ajoutant que l'économie nationale aurait connu une croissance de 2,4% en 2023. 

Cette évolutions est due au rebond partiel de la production agricole, des exportations ainsi que du tourisme. 

Pour 2024 et 2025, Lloyds Bank prévoit des taux de croissance du PIB respectivement de 3,6% et 3,2%, à mesure que la demande intérieure rebondira progressivement après les chocs récents. 

Les nouvelles incitations du gouvernement soutiendront les revenus et la consommation   
  
La même source pense, de plus, que les efforts de reconstruction des zones sinistrées par le séisme d’Al-Haouz, survenu le 8 septembre dernier, et les nouvelles incitations du gouvernement (hausse générale des salaires…) devraient renforcer l’investissement, et par conséquent soutenir les revenus et la consommation. 

Sans oublier la résurgence de la production agricole qui devrait, elle-aussi, contribuer à la croissance de l’emploi rural. 

Par ailleurs, Lloyds Bank rappelle que l’impact budgétaire de la réforme du secteur de la Santé et de la Protection sociale a ralenti la consolidation du déficit budgétaire, estimé à 5% du PIB en 2023. 

Ce déficit devrait diminuer à 4,4% cette année et 3,8% en 2025. Le ratio dette/PIB devrait ainsi passer de 69,7% en 2023 à 68,7% en 2025, prévoit la banque britannique. 

Cette dernière indique, d’autre part, que l’inflation a atteint en moyenne 6,3 % en 2023, sous l’effet notamment de la baisse des prix de l’énergie. « La projection indique une diminution progressive jusqu’à 3,5 % en 2024 (FMI), influencée par la baisse des prix de l’énergie et des produits alimentaires et par l’impact de la hausse des taux d’intérêt », lit-on. 

« Les principaux risques incluent des sécheresses prolongées affectant la production agricole, un ralentissement plus prononcé des marchés européens cruciaux et une nouvelle hausse potentielle des prix des matières premières », ajoute la banque britannique . 

Elle fait remarquer, d’autre part, que le taux de chômage - qui touche particulièrement les jeunes de 15 à 24 ans, les jeunes diplômés et les femmes - a diminué ces dernières années et s'est établi en moyenne à 12% en 2023. Pour 2024 et 2025, il devrait baisser à 11,7 % et 11,6 % respectivement.

Quant au taux de pauvreté au Maroc, Lloyds Bank note qu'il reste l'un des plus élevés de la région méditerranéenne, avec près d'un cinquième de la population vivant près du seuil de pauvreté. 

La répartition du PIB par secteur économique   
Dans cette étude, la banque britannique s’est focalisée également sur la part du Produit Intérieur Brut (PIB) que représentent les trois principaux secteurs économiques au Maroc. 

"Compte tenu de la richesse du sol marocain, le secteur agricole est essentiel à l'économie du pays, employant 35 % de la main-d'œuvre et contribuant à 10,5 % du PIB », affirme Lloyds Bank, ajoutant que l'orge, le blé, les agrumes, le raisin, les légumes, l'arganier, les olives, l'élevage et le vin sont les principales cultures du pays. 

"Ces dernières années, le gouvernement s'est concentré sur le secteur à travers son « Plan Maroc Vert » et le Fonds de développement agricole », fait savoir la même source. 

Et de poursuivre que la production céréalière du Royaume est très variable, les barrages locaux n'irriguant que 15 % des terres agricoles et la production agricole pluviale représentant 85 % de la production totale. 

La valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a enregistré une hausse de 8,9% au troisième trimestre 2023 contre une baisse de 13,8% au cours de la même période en 2022. 

Une légère performance qui est due, selon les analystes de la banque britannique, à la hausse de l'activité agricole de 5,7% et de la pêche de 80,7%. 

"Au global, le secteur agricole a enregistré un taux de croissance prévu de 3% pour la campagne 2022-2023, contre -14,8% pour la précédente, faisant preuve d'une résilience significative malgré des conditions climatiques défavorables et des déséquilibres cycliques », indique la banque britannique.

La chimie, les pièces automobiles, l’industrie aérospatiale… sont en plein essor   
  
De son côté, l'industrie contribue à 25,5 % du PIB et emploie 23 % de la main-d'œuvre. Les principaux secteurs sont le textile, la maroquinerie, l’agroalimentaire, le raffinage du pétrole et l’assemblage électronique. 

Bien plus, la banque britannique fait savoir que de nouveaux secteurs sont en plein essor à l'image de la chimie, des pièces automobiles, de l'informatique, de l'électronique et de l'industrie aérospatiale. 

Les analystes de la banque britannique citent, à ce titre d'exemple, l'industrie automobile qui a connu, au cours de la dernière décennie, une croissance annuelle à deux chiffres en termes de création d'emplois et d'exportations, devenant ainsi le principal secteur exportateur du pays et le principal pôle automobile d'Afrique. 

Dans l'ensemble, Lloyds Bank estime que le secteur manufacturier représente 15 % du PIB. L’émergence de nouvelles industries devrait permettre au pays de réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur agricole, prévoit la banque, notant que le secteur industriel du Maroc est le plus grand bénéficiaire des Investissements Directs Etrangers (IDE). 

« Le pays possède environ 75 % des réserves mondiales estimées de phosphates, et le secteur minier représente près de 30 % des exportations. L'exploitation minière représente 10 % du PIB, dont 90 % proviennent des phosphates », lit-on encore. 

« L'activité des industries manufacturières a connu une modeste hausse de 0,6% en 2023, contre 0,3% l'année précédente. Cette évolution a été attribuée principalement au recul de l'industrie chimique de 4,1%, fragilisée par la baisse de la production d'engrais phosphatés, et au ralentissement des industries agro-alimentaire et textile en raison de la hausse des coûts de production », détaille la banque britannique. 

Les services représentent, quant à eux, plus de la moitié du PIB (54,5%) et emploient 43% de la population active. Le secteur est tiré par l’immobilier et le tourisme. 

Ce dernier représente environ 11 % du PIB et a atteint un record de 13,2 millions au cours des onze premiers mois de 2023, dépassant leur niveau d’avant pandémie de Covid-19 (13 millions en 2019). 

Lloyds bank indique, enfin, que le secteur bancaire est dominé par les banques locales, qui représentent plus de 80 % des actifs du secteur. 

La consommation des ménages devrait se redresser en 2024, bénéficiant d’un net ralentissement de l’inflation, avec une hausse de seulement 0,2% en avril 2024 après un taux de 7,8% un an plus tôt, selon la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) relevant du ministère de l’Économie et des Finances. 

Cette amélioration est également soutenue par l’évolution positive de certains indicateurs de revenus, en lien avec les transferts sociaux de l’État et les dernières augmentations générales des revenus à l’issue du dialogue social, explique la même source dans sa note de conjoncture pour le mois de mai 2024.

La création d’opportunités d’emploi est une priorité pour le Maroc, a souligné Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors d’une rencontre économique maroco-rwandaise tenue les 16 et17 mai à Kigali, ajoutant que le secteur privé joue un rôle central dans la réalisation de cet objectif. 

« Nous sommes ici pour vous soutenir en vue de créer des opportunités d’emploi et réussir. Nous avons mis en place des cadres de coopération à travers des investissements importants, » a dit le ministre qui s’adressait aux membres de la Fédération du secteur privé (PSF) du Rwanda, citant à cet égard le projet Cooper Pharma à Kigali, qu’il a qualifié d' « initiative modèle ». 

Réaffirmant sa volonté de développer le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays, M. Mezzour a noté que cette ambition s’inscrit dans le cadre de la Vision éclairée de SM le Roi pour le développement du continent africain. Une vision fondée sur la solidarité, la prospérité et le développement durable à travers l’Afrique.

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