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Pourquoi Moody’s a maintenu la notation du Maroc à Ba1

2 oct. 2024 H24 Info

L’agence de notation Moody’s a maintenu la notation Ba1 à long terme de l’économie marocaine avec des perspectives qui restent stables. Explications.

Moody’s a confirmé les notes d’émetteur à long terme et de dette senior non garantie du Maroc à Ba1. 

« Le maintien de la notation Ba1 reflète les solides institutions du Maroc et sa position extérieure robuste, ainsi que le faible niveau de revenu et les défis socio-économiques qui entravent la stratégie d’assainissement budgétaire du gouvernement« , explique le rapport de l’agence américaine de notation.

Néanmoins, si les défis socio-économique ne permettent pas de réduire facilement l’endettement du pays en raison de la forte demande sociale et aux grands besoins en investissements, les perspectives restent stables. 

En effet, écrit Moody’s, le gouvernement doit poursuive des réformes économiques et sociales pour améliorer la résilience de l’économie aux chocs tout en maintenant la charge de la dette stable.

« Nous prévoyons que le gouvernement poursuivra ses efforts d’assainissement budgétaire face aux pressions exercées sur les dépenses par les réformes de la sécurité sociale et un important pipeline de projets d’infrastructure, ainsi qu’une exposition continue aux chocs, y compris ceux liés au climat« , estiment les analystes de l’agence américaine.

Les plafonds du Maroc restent, eux, inchangés. Le plafond en dirham reste à Baa1, trois crans au-dessus de la notation souveraine, reflétant l’anticipation des institutions et le faible risque de vulnérabilité externe, équilibré par une large empreinte du secteur public. 

Celui des devises étrangères s’établit toujours à Baa2, reflétant des risques de transfert et de convertibilité relativement modestes malgré l’existence de contrôles des capitaux, en cohérence avec le système de change encore principalement fixe.

Moody’s affirme avoir tenu compte de l’aspect progressif de la politique de la convertibilité du dirham – initiée en janvier 2018 – qu’elle juge un peu lent.

« Le Maroc bénéficie d’institutions solides et d’une efficacité politique éprouvée, démontrant des capacités solides de gestion de crise lors de chocs externes importants. Cette résilience souligne la solidité de la gouvernance et du cadre institutionnel du pays », précise l’agence.

L’agence estime que le Royaume a fait preuve d’une capacité constante à adopter les lois nécessaires, contribuant à un environnement de gouvernance stable et efficace: « Les politiques monétaires et macroéconomiques du Maroc sont marquées par la tradition de Bank Al-Maghrib de maintenir la stabilité des prix, ce qui a renforcé la crédibilité de la politique monétaire. Cette stabilité est soutenue par une approche contrôlée de la libéralisation du taux de change. »

Moody’s prévoit par ailleurs que la dette de l’État restera globalement stable à environ 65% du PIB au cours des prochaines années, car le gouvernement continue à équilibrer la poursuite du développement économique et social avec les efforts d’assainissement budgétaire.

« La stratégie budgétaire à moyen terme du gouvernement vise à absorber des dépenses plus élevées en matière de santé et de sécurité sociale, estimées à 2,3% du PIB pour 2024, sans détérioration du solde budgétaire grâce à l’élimination progressive des subventions à l’énergie et à l’augmentation des recettes. En outre, le gouvernement prévoit de s’engager dans des partenariats public-privé avec le secteur privé pour atténuer l’impact budgétaire des grands projets d’infrastructure liés à la Coupe du monde 2030 et à la Coupe d’Afrique des nations 2025« , conclut l’agence.

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