Porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1989, Omar El-Béchir a été renversé le 11 avril par l'armée à la suite d'un mouvement de contestation inédit, déclenché en décembre par le triplement du prix du pain.
Le procureur général du Soudan Al-Walid Sayyed Ahmed a ordonné son interrogatoire "en vertu des lois sur le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme", selon l'agence de presse Suna.
Une source au sein du bureau du procureur général a confirmé à l'AFP que M. El-Béchir, actuellement détenu, sera interrogé à ce sujet.
Les Etats-Unis ont levé en octobre 2017 leur embargo commercial sur le Soudan vieux de vingt ans, mais maintiennent Khartoum sur sa liste des soutiens internationaux du terrorisme, avec l'Iran, la Syrie et la Corée du Nord.
Le Soudan avait été inclus sur cette liste en raison d'accusations de liens avec des militants islamistes radicaux. Le fondateur d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden a vécu au Soudan entre 1992 et 1996.
Le général Abdel Fattah Al-Burhane, le chef du Conseil militaire de transition qui a succédé à M. El-Béchir, avait indiqué récemment qu'une délégation soudanaise allait prochainement se rendre à Washington pour discuter d'un retrait du Soudan de la liste américaine des "pays soutenant le terrorisme".
Les Etats-Unis ont dit soutenir "la demande légitime" d'un gouvernement dirigé par des civils réclamé par le mouvement de contestation au Soudan.