Graham Lyon, PDG de Sound Energy, a déclaré dans une interview exclusive accordée à la plateforme spécialisée Taqa que l'entreprise n'avait pas effectué de forages au Maroc depuis plus de cinq ans, se concentrant sur le développement de la découverte de gaz dans la concession de Tendrara.
Il a précisé que la société attend l'approbation du ministère marocain de la Transition énergétique et du Développement durable pour prolonger les licences de Grande Tendrara et d'Anoual.
Selon lui, l'entreprise prévoit de forer le puits 1-SBK à Grande Tendrara et le puits 5-M à Anoual, avec un financement assuré par Mana Energy, filiale du groupe marocain Managem. Au moins un puits devrait être foré en 2025.
Concernant la licence de Sidi Mokhtar, Lyon a estimé qu'il "était encore prématuré de procéder à des forages, en attendant l'achèvement des travaux de prospection sismique et l'obtention des autorisations nécessaires pour l'extension de la licence".
Évoquant le projet de gaz naturel liquéfié (GNL), il a reconnu que celui-ci avait subi des retards en raison de problèmes de fabrication et de perturbations dans les chaînes d'approvisionnement en 2022 et 2023. Toutefois, il a assuré que le gaz commencera à être acheminé en 2025, avec un début des ventes prévu pour l'automne de la même année.
S'agissant du raccordement du projet de Tendrara au gazoduc Maghreb-Europe, Lyon a expliqué que "cette initiative comprend la construction d'une station de traitement, le forage de quatre à cinq puits de développement, ainsi que l'installation d'un pipeline de 120 kilomètres reliant le site au gazoduc". La décision finale d'investissement pour ce projet est attendue en 2025.
Interrogé sur la réduction de la participation de l'entreprise dans la concession de Tendrara, le PDG a affirmé qu'il "ne s'agissait pas d'un désengagement du marché marocain, mais d'une stratégie d'optimisation". Il a rappelé que la société avait temporairement augmenté sa participation à 75 % après le retrait d'un partenaire, avant de la ramener à un niveau légèrement inférieur à celui de 2021.
Quant aux perspectives d'exportation, Lyon a souligné que la demande locale au Maroc était suffisamment élevée pour absorber les découvertes actuelles, rendant ainsi toute nouvelle extraction particulièrement adaptée aux besoins du marché intérieur. Toutefois, il a indiqué que le raccordement au gazoduc Maghreb-Europe resterait une option d'exportation en cas d'excédent de production.
Évaluant le potentiel gazier du Maroc, il a mis en avant un avantage compétitif majeur : la localisation terrestre du gisement de Tendrara, qui permet de réduire considérablement les coûts de développement par rapport aux exploitations offshore. Il a également salué l'environnement d'investissement attractif du Maroc, soutenu par des politiques gouvernementales favorables.
En ce qui concerne le projet de GNL, Lyon a précisé que l'année 2025 marquera une étape clé avec l'installation de l'ensemble des équipements, la construction des infrastructures de transport et la mise en service du projet, jusqu'à l'atteinte d'une production complète et le stockage du gaz liquéfié dans le réservoir principal du site.
Par ailleurs, il a révélé que la société mène actuellement, en partenariat avec GeTech, une étude exploratoire sur l'hydrogène et l'hélium au Maroc, précisant toutefois que ce projet en est encore à ses prémices.
In fine, Graham Lyon a souligné que Sound Energy avait investi plus de 168 millions de dollars au Maroc et que les ressources gazières non encore découvertes dans l'Est du pays dépasseraient les 20 000 milliards de pieds cubes.
Il a réaffirmé que le marché marocain restait une priorité pour l'entreprise, bien qu'elle puisse également envisager des opportunités ailleurs en Afrique du Nord.