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Transport international : Digitalisation du corridor Maroc/Espagne/Royaume-Uni

1 oct. 2024 L'opinion

L'espagnol Usyncro et l'Association internationale des transports routiers (Astic) lancent le premier corridor numérique terrestre entre le Maroc, l'Espagne et le Royaume-Uni. Une plateforme gratuite pour tous les routiers actifs sur ledit trajet. 

Dans le cadre de la solution espagnole de numérisation logistique, Usyncro et l'Association internationale des transports routiers (Astic) ont lancé,  vendredi dernier, le premier corridor numérique de marchandises reliant la route Maroc/Espagne/Royaume-Uni. 
  
Financés par l'Organisation internationale des transports routiers (IRU), les deux promoteurs disposent, à partir de vendredi, d'une période de 12 mois pour le lancer sur le marché, conclure des accords avec les entreprises de transport intéressées à tester sa technologie et, le cas échéant, à la mettre en œuvre dans leurs opérations, ainsi qu'analyser et présenter l'expérience réelle. 
  
Le vice-président exécutif de l'Astic, Ramón Valdivia, a ainsi estimé qu'en septembre 2025, « nous serons en mesure de nous rencontrer à nouveau et de rendre des comptes ». 
  
Contrairement au transport aérien, le corridor terrestre numérique ajoute l'analyse de l'empreinte carbone et l'IA pour extraire les données. L'itinéraire choisi entre le Maroc et le Royaume-Uni via l'Espagne n'est pas le fruit du hasard, ont indiqué les deux entités. 
  
Comme le décrivent Astic et Usyncro, pour le transport routier espagnol, le Maroc et le Royaume-Uni sont deux points stratégiques pour l'importation et l'exportation de marchandises, « et nous avons identifié de nombreux goulets d'étranglement pour lesquels nous pouvons générer des solutions », souligne Cristina Martín, PDG d'Usyncro. 
  
Chaque année, plus de 800.000 camions circulent entre le Maroc, l'Espagne et le Royaume-Uni, ce dernier étant la cinquième destination des exportations espagnoles, selon les données fournies par la Communauté de Madrid. 
  
Bien que la solution de corridor terrestre numérique soit disponible pour toutes les origines et destinations, le projet pilote n'a été lancé qu'avec ces deux pays, qui suivent des règles douanières différentes de celles de l'Union Européenne, selon l’un des promoteurs. 

Comme pour les autres solutions proposées par Usyncro, l'accès à la solution est gratuit, de sorte que tout opérateur ou acteur de la chaîne d'approvisionnement lié aux expéditions routières peut accéder à la plateforme. 
  
Pour l'instant, l'Astic et l'entreprise technologique assurent que les 20 à 25 premières entreprises de transport qui utiliseront ce système le feront gratuitement, tandis que les autres établiront un système de paiement à l'utilisation. 
  
« Il s'agit d'un modèle très différent des logiciels habituels, puisqu'il fonctionnera sur la base du coût par expédition », explique M. Martín. Selon lui, un envoi coûtera quatre euros et ce coût augmentera ou diminuera en fonction du volume. « Plus le volume transporté est important, plus le coût est bas », explique le PDG d'Usyncro. 
  
Le corridor terrestre numérique utilisera la plateforme qu'Usyncro développe avec la technologie blockchain et l'Intelligence Artificielle pour toutes ses solutions en tant que serveur, avec un accès gratuit et la seule condition étant une connexion internet.

Son fonctionnement sera similaire à la fonctionnalité déployée pour les corridors numériques de fret aérien : étant basé sur une matrice de permis, le client qui ouvrira une première matrice de permis pourra utiliser la plateforme comme serveur. 
  
Pour rappel, le Maroc achemine de plus en plus de fret vers l’Europe, ses exportations ont bondi de 85% en six ans passant à 2 228 millions de tonnes. Le pays importe aussi (+47%) 6 119 millions de tonnes en 2018. Parallèlement, le parc poids lourds TIR augmente de 73% et les entreprises de transport évoluent elles aussi (+45%). 
  
Seul hic au tableau : le Maroc annonce une explosion des trajets avec des véhicules ne dépassant pas les 6 tonnes et demande une libéralisation de ces types de véhicules. En clair, il s’agit bien de véhicules utilitaires légers, véritable fléau en Europe. L’Espagne s’est montrée réticente à augmenter les autorisations pour ces véhicules. 

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