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Maroc-Hydrogène vert : 300 milliards de dollars d'investissements pour 4 % de la demande mondiale

20 déc. 2024 L'opinion

Dans une démarche visionnaire, le Maroc s’impose comme un acteur clé de l’économie verte en annonçant des projets colossaux d’hydrogène vert d’une valeur totale estimée à 300 milliards de dollars. 

Le Royaume aspire ainsi à couvrir plus de 4 % de la demande mondiale d’hydrogène d’ici 2030, capitalisant sur ses ressources naturelles abondantes et une stratégie délibérée de développement durable.

Dans une interview accordée à Asharq Business, Badr Ikken, PDG de la société marocaine Gi2, spécialisée dans l’ingénierie des énergies renouvelables, a dévoilé que le Maroc entend déployer une capacité énergétique renouvelable de 120 GW.

Cette ambition repose sur des investissements colossaux qui ouvriront la voie à une création de valeur significative, à l’émergence de nouvelles filières industrielles et à des milliers d’emplois à travers la chaîne de valeur. 
  
La majeure partie des initiatives sera concentrée dans le sud du Roayuem, où les vastes terrains disponibles favorisent l’implantation d’équipements d’énergie solaire et éolienne. 

Ces projets, soutenus par des investisseurs marocains et internationaux, comprennent des infrastructures de dessalement, des équipements d’électrolyse ainsi que des installations de stockage et de transport. 
  
Le décret stratégique « Offre Maroc », adopté en mars dernier, constitue un levier d’attractivité majeur pour les investisseurs étrangers. En attribuant un million d’hectares à des projets d’hydrogène vert, le Maroc a posé les bases d’une économie compétitive et durable. 

Le Groupe OCP, leader mondial des phosphates, illustre cette dynamique avec son ambition de produire de l’ammoniac vert, réduisant ainsi la dépendance aux importations et renforçant la compétitivité nationale. 
  
Chaque gigawatt de capacité installée devrait mobiliser plus d’un milliard de dollars, une somme incluant l’ensemble des infrastructures nécessaires. Selon une étude du ministère de la Transition énergétique, le coût total pour développer cette industrie pourrait osciller entre 140 milliards et 1.000 milliards de dirhams d’ici 2050.

Des défis à relever   
Malgré des perspectives prometteuses, l’hydrogène vert reste un secteur émergent avec des défis importants. Parmi eux, l’immaturité technologique, les incertitudes liées à la demande mondiale et la nécessité de terrains et d’infrastructures adaptées. 
  
Le Maroc multiplie les partenariats stratégiques pour accélérer le développement de cette filière. Parmi les investisseurs internationaux figurent TAQA, CWP, TotalEnergies, Acwa Power et Nareva. Ces acteurs attendent l’allocation de terrains pour initier leurs projets. 
  
Actuellement, près de 40 projets liés à l’hydrogène vert sont à l’étude, avec des ambitions à la fois pour l’exportation et la consommation locale. Un accord majeur avec TotalEnergies prévoit la production de 200.000 tonnes d’ammoniac vert, réaffirmant la volonté du Maroc de devenir un acteur incontournable des carburants propres.

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