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Maroc : une fiscalité sous pression entre réformes et hausse des recettes

28 janv. 2025

Un rapport récent de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) place le Maroc au deuxième rang des pays africains pour la pression fiscale, avec des recettes fiscales représentant 30 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020. Ce classement est dominé par la Tunisie avec un taux de 33,5 %, suivie par les Seychelles (27,2 %) et l'Afrique du Sud (27,1 %).

Selon le rapport, les recettes fiscales du Maroc ont connu une augmentation soutenue au cours de la dernière décennie, passant de 26 % du PIB en 2013 à 29,9 % en 2022. Cette évolution traduit une dépendance accrue aux impôts pour financer le budget de l'Etat, soulevant des interrogations sur les répercussions à long-terme de ces politiques sur les différents secteurs économiques.

Réformes fiscales discutées
Dans ce contexte, le projet de loi de finances pour 2025 a proposé plusieurs réformes destinées à alléger le fardeau fiscal des citoyens, notamment des travailleurs et des retraités. Parmi les mesures phares, l'augmentation du seuil d'exonération de l'impôt sur le revenu, qui passerait de 30 000 dirhams à 40 000 dirhams par an, ce qui correspond à une exonération des salaires inférieurs à 6 000 dirhams par mois.

En outre, le taux marginal de l'impôt sur le revenu serait réduit de 38 % à 37 % pour les revenus annuels les plus élevés. Des ajustements sont également prévus en faveur des familles, notamment en augmentant la déduction annuelle pour charge familiale, qui passerait de 360 dirhams à 500 dirhams par personne à charge, avec un plafond de réduction relevé de 2 160 dirhams à 3 000 dirhams. Ces mesures aspirent à améliorer les conditions de vie des ménages marocains dans un contexte économique marqué par de nombreux défis.

Renforcement des collectivités locales
Le projet de loi de finances inclut également des mesures pour renforcer les ressources des collectivités locales. Une augmentation de la part de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) allouée au budget général, passant de 30 % à 32 %, devrait générer des recettes supplémentaires estimées à trois milliards de dirhams par an. Ces fonds supplémentaires permettront aux collectivités de développer des services publics locaux de meilleure qualité.

Parallèlement, des réformes administratives se proposent de renforcer l'efficacité du système fiscal et à combler certaines lacunes. Parmi ces réformes figure l'obligation pour les notaires de transmettre des copies électroniques des contrats à l'administration fiscale. 

Cette mesure vise à réduire les pertes de recettes fiscales liées au non-enregistrement de 10 % des transactions immobilières. En 2023, pas moins de 467 000 transactions immobilières ont été enregistrées, soulignant l'importance d'une transparence accrue dans ce secteur clé de l'économie.

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