Pour Ismael Belkhayat, CEO et fondateur de Chari.ma, le développement des Très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), passe nécessairement par l’absolue maîtrise de certains services digitaux.
Il énumère ici les plus importants, et met le curseur sur la responsabilité des dirigeants pour favoriser cette appropriation, in fine, bénéfique à l’économie africaine.
A titre d’exemple, il mentionne le secteur financier, où les solutions digitales facilitent l’inclusion financière en permettant à des millions de personnes non bancarisées d’accéder à des services financiers via leur téléphone.
«Chez Chari, nous avons vu comment une application mobile peut digitaliser les processus de commande et de paiement pour les petits commerces de proximité, leur permettant de gagner en efficacité, de sécuriser leurs transactions et d’accéder au crédit», illustre-t-il.
Pour renforcer son argumentaire, Ismael évoque quelques “use cases“, notamment dans l’e-santé, avec des plateformes qui mettent en relation les patients et les professionnels de santé, il citera à ce titre la startup Dabadoc.
Un autre cas d’usage auquel il se réfère est l’agri-tech, avec des technologies qui fournissent des informations météo et des conseils aux agriculteurs pour optimiser leurs récoltes. En réduisant les barrières géographiques et favorisant l’émergence de solutions locales, il ne fait aucun doute pour le patron de Chari que l’impact du digital est immense.
Un accès indispensable
Face à ce constat, il parait indispensable pour le CEO de la Startup que les TPE et les PME à un certain nombre de services digitaux en vue de leur compétitivité. «Pour être compétitive, les PME et TPE marocaines doivent intégrer des services digitaux essentiels », affirme-t-il. Au nombre de ces services digitaux, Ismael Belkhayat met le curseur sur 3 outils digitaux qui lui paraissent indispensables pour une TPME de maitriser.
Les outils de gestion et de comptabilité en ligne figurent au premier rang de ces “indispensables“. Ces derniers, à l’en croire, «permettent une meilleure visibilité sur les flux financiers, facilitant ainsi les prises de décision. De même, offrir des solutions de paiement digital, en complément du cash encore majoritaire, constitue un avantage concurrentiel important».
Deuxième sur la liste, «la présence digitale». La jugeant de «cruciale», il assure qu’un site web ou des réseaux sociaux actifs attirent et fidélisent les clients. Enfin, les outils de gestion de la relation client (CRM). Ceux-là permettent de suivre les clients, de personnaliser les offres et d’améliorer la satisfaction. «Ces services ne sont plus un luxe, mais une nécessité pour rester dans la course», martèle l’entrepreneur marocain.
Des politiques à développer
Ismael Belkhayat reconnait toutefois que des conditions sont nécessaires pour favoriser l’expansion du digital, et offrir ce cadre aux TPME. Il dira à cet effet que plusieurs mesures doivent être mises en place.
«Tout d’abord, investir dans les infrastructures numériques est primordial pour garantir une connectivité internet accessible et abordable, aussi bien dans les zones rurales qu’urbaines.
Ensuite, les gouvernements doivent encourager les partenariats public-privé en collaborant avec startups et grandes entreprises pour co-construire des solutions adaptées», fait-il savoir.
Il poursuit en insistant sur un autre levier clé qui est la simplification des régulations. Le fondateur de Chari trouve que «des cadres juridiques clairs et favorables, notamment pour les fintechs, permettront aux startups d’innover sans entraves».
Il souligne, par ailleurs, «crucial de former les talents locaux pour développer les compétences en gestion de données, en intelligence artificielle et en développement». Le faisant, Ismael pense que «ces mesures permettront de réduire la fracture numérique et de dynamiser les économies locales».
Impacter et développer
Concernant l’actualité de son entreprise, Ismael Belkhayat fait savoir qu’elle joue à son niveau, un rôle actif dans le développement des TPME et startups, aussi bien au Maroc que dans les pays où elle est implantée.
«Son application mobile simplifie la digitalisation des petits commerces, leur permettant de passer commande facilement, d’accéder à des crédits fournisseurs et d’optimiser leurs opérations. Ce processus accroît leur productivité et leur rentabilité».
Et de renchérir, «en outre, Chari soutient l’inclusion financière grâce à sa filiale fintech, qui offre des services financiers auparavant inaccessibles à des milliers de commerçants».
L’entreprise contribue également à la création d’emplois en développant des équipes locales dans les différentes régions où elle opère, favorisant ainsi la montée en compétence des collaborateurs
Au nombre des innovations et des développements en vue, Ismael Belkhayat prévoit de lancer Chari Money. Son établissement de paiement devrait être opérationnel en 2025. «L’objectif est d’équiper les commerçants avec des comptes et des cartes de paiement pour simplifier leurs transactions et renforcer leur inclusion financière».
Une autre initiative qui permettra à la startup envisage de consolider son rôle en tant qu’acteur de la transformation digitale des petites entreprises en Afrique.